Glaces et desserts frais : l’été 2025 sous haute tension stratégique
Chaud devant, froid dedans.
Après un été 2024 décevant, marqué par un recul de 4,7% des ventes de glaces en GMS en France, les industriels misent sur l’été 2025 pour regagner du terrain.
L'enjeu est de taille : la saison estivale représente en moyenne plus de 60% des ventes annuelles de glaces.
Pour capter l'attention d’un consommateur de plus en plus exigeant, les marques réinventent leur portefeuille en articulant leur offre autour de trois grandes dynamiques : le fonctionnel protéiné, le végétal, et l'ultra-gourmandise premium.
Le protéiné : nouvelle frontière santé
Longtemps réservées aux sportifs, les glaces enrichies en protéines s'invitent désormais auprès du grand public.
En 2025, cette catégorie pourrait représenter jusqu’à 10% du marché des glaces individuelles.
Unilever, leader mondial avec Magnum, Cornetto et Breyers, renforce son offre « light » et « protein » en parallèle des formats indulgents.
Dans le segment des desserts frais, les yaourts glacés protéinés, déjà dynamiques aux États-Unis, commencent à se déployer en France, portée par l'essor du "better for you" (mieux pour soi).
Pour les marques, le défi est double : rassurer sur l’apport nutritionnel sans sacrifier l’expérience de plaisir.
Le végétal : une lame de fond qui s’installe
Le végétal n'est plus une niche : en France, un tiers des consommateurs se déclarent prêts à choisir des glaces sans lait.
Nestlé, Häagen-Dazs, ou encore Ben & Jerry's ont considérablement élargi leurs gammes véganes en 2025, misant sur des bases à l’avoine, à la noix de coco ou à l’amande.
En France, des acteurs comme La Fabrique Givrée ou Ô Sorbet d’Amour innovent aussi sur ce segment, avec des recettes artisanales végétales ultra-premium.
Le végétal répond à plusieurs attentes croisées : éthique (vegan), environnementale (empreinte carbone réduite) et santé (absence de lactose).
Mais attention : le goût et la texture restent les principaux critères de fidélisation.
L’ultra-gourmand et le premium : le grand retour du plaisir assumé
À contre-courant des discours diététiques, la demande pour des produits ultra-gourmands explose : 15% des glaces vendues en France en 2024 relevaient du segment premium .
Les tendances marquantes :
Formats généreux : glaces à morceaux visibles, cœurs fondants, couches multiples
Recettes inspirées : parfums tiramisu, cheesecake, mojito… Les références à la pâtisserie ou aux desserts du monde se multiplient
Éditions limitées événementielles : pour jouer sur l'effet de rareté et inciter à l'achat impulsif.
Mars (Twix, M&M’s, Snickers Ice Cream) et Ferrero (Raffaello, Kinder Bueno Ice Cream) misent sur la "gourmandise iconique", tandis que Häagen-Dazs multiplie les collaborations artistiques et les "collections capsules" pour séduire les millennials.
En France, les glaciers artisanaux haut de gamme (Berthillon, Glazed, Une Glace à Paris) cultivent eux aussi leur carte premium via des recettes locales, bio et de saison.
Quelles stratégies gagnantes à moyen terme ?
L'analyse des portefeuilles montre que les stratégies les plus prometteuses combinent :
Innovation produits : combiner plaisir et bénéfices fonctionnels sans compromettre la gourmandise
Segmentation précise : offres différenciées selon les moments de consommation (plaisir coupable vs collation saine)
Soutien marketing ciblé : valoriser les engagements RSE (origine durable, naturalité), et développer des activations fortes sur les réseaux sociaux et les points de vente.
Enfin, l’agilité sera clé pour 2025 : capacité à ajuster rapidement l’offre selon la météo, la fréquentation touristique, et l’évolution du pouvoir d'achat.
Les marques qui sauront naviguer entre désir d’évasion et quête de mieux-être devraient tirer leur épingle du jeu.
Sources : NielsenIQ, IRI, Euromonitor International, Mintel, Unilever, Nestlé, Mars, Ferrero, LSA, Rayon Boissons, Les Échos, FoodNavigator