Guillaume Gachet, Directeur Marketing de Garden Gourmet : « Notre mission, c’est d’aider les Français à adopter une alimentation plus végétale »
Guillaume Gachet, Directeur Marketing de Garden Gourmet, quel est votre parcours et votre poste actuel ?
J’ai débuté dans l’agroalimentaire chez Bongrain (Savencia), au sein de Fromarsac dans le Sud-Ouest, où j’ai été chef de produit sur les marques Chavroux et Tartare.
Après une année sur le terrain, j’ai intégré Nestlé, il y a maintenant près de 17 ans. J’ai d’abord évolué dans l’univers culinaire avec les aides à la cuisine, notamment autour du célèbre cube KUB OR.
Puis j’ai rejoint Nestlé Waters pour piloter les marques Vittel et Hépar, avec un rôle à dimension européenne pour Vittel.
S’en est suivie une expérience de trois ans sur le hors-domicile, en tant que compte-clés, où j’ai développé le business auprès de grossistes et de clients chaînés dans les secteurs du transport et du loisir.
Je suis revenu à l’alimentaire il y a sept ans chez Nestlé et je suis Directeur Marketing de Garden Gourmet France depuis 4 ans.
Pouvez-vous nous retracer l'histoire de Garden Gourmet ?
Garden Gourmet, c’est l’héritier de Herta Le Bon Végétal lancé en 2016.
À l’époque, seules quelques marques, comme Céréal ou Sojasun, étaient présentes avec une offre encore très ciblée végane ou végétarienne.
Garden Gourmet a démocratisé l’univers en multipliant par deux le taux de foyers acheteurs et par cinq le chiffre d’affaires de la catégorie.
L’approche ? Des produits gourmands et une gamme accessible d’une dizaine de références, pensée aussi bien pour les flexitariens que pour les végétariens et les vegans.
La transition vers Garden Gourmet a été actée en 2021, suite à la création de la joint-venture autour d’Herta. Cela a permis de renforcer l’autonomie de la marque et d’unifier l’identité à l’échelle européenne.
Quels sont les produits phares de la marque ?
La panée reste notre best-seller. Les steaks végétaux, nuggets et boulettes de légumes complètent un portefeuille équilibré.
Nos nouveautés viennent nourrir cette dynamique.
C’est le cas de Le Croc, lancé en avril, une recette gourmande inspirée du cordon bleu, plébiscitée lors des tests Ipsos et très bien notée sur le plan nutritionnel (Nutri-score A, source de fibres et de protéines).
Autre exemple : nos falafels épinards, initialement lancés en exclu chez Carrefour, seront bientôt disponibles chez l’ensemble de nos distributeurs, après un très bon démarrage.
Comment se structure l’innovation chez Garden Gourmet ?
Nous observons de près les attentes des flexitariens, qui sont notre cœur de cible, mais dont les besoins recoupent aussi ceux des consommateurs les plus engagés.
Trois priorités guident nos développements : gourmandise, équilibre nutritionnel et praticité.
Nous analysons les plats les plus consommés en France pour concevoir des équivalents végétaux pertinents, sous forme de plats prêts à l’emploi ou d’ingrédients à cuisiner.
La démarche d’amélioration continue est inscrite dans notre ADN : tous nos produits sont Nutri-score A ou B, sources ou riches en fibres et en protéines, et nos teneurs en sel ont diminué de 25 20 % en cinq ans.
Quel regard portez-vous sur l’écosystème concurrentiel ?
L’arrivée de nouvelles marques a été bénéfique pour faire connaître la catégorie. Mais cela a aussi généré une saturation sur certaines offres.
Nous pensons qu’il serait plus pertinent de diversifier les usages plutôt que de dupliquer les produits existants.
Notre différence, c’est aussi notre capacité à investir massivement dans les médias grand public.
Là où beaucoup de start-ups ciblent les véganes via les réseaux sociaux, nous avons choisi la télévision pour toucher les flexitariens, en cohérence avec notre ambition de démocratisation.
Comment réagissent les distributeurs aux offres végétales ?
Les enseignes prennent de plus en plus conscience que le végétal est un levier de croissance.
En 2024, la catégorie traiteur végétal a progressé de +12 %, quand les PGC étaient à +0,3 %. Toutefois, elle ne représente encore que 2 % des linéaires du traiteur.
Il y a donc un vrai potentiel de développement, d’autant que les distributeurs s’inscrivent eux aussi dans une logique de décarbonation.
Qu’est-ce qui motive aujourd’hui les consommateurs à consommer du traiteur végétal ?
La santé reste un moteur clé, c'est une vraie attente des consommateurs français et la catégorie du traiteur végétal répond très bien à celle-ci.
Et c'est aussi la curiosité culinaire. Le traiteur végétal permet de varier les menus et de découvrir de nouvelles saveurs.
Et pour finir, à titre personnel, quelle marque vous inspire aujourd’hui ?
Burger King m’inspire beaucoup pour sa capacité à engager une cible jeune avec une communication audacieuse et bien pensée.