Nutri-Score 2.0 et allégations nutritionnelles : que doivent faire les marques agroalimentaires en 2025 ?
Tour d’horizon des changements et des actions à mener.
Refonte du Nutri-Score, encadrement des allégations santé : 2025 marque un tournant pour l’information nutritionnelle en Europe.
Pour les marques agroalimentaires, les impacts sur les packagings et la formulation produit sont majeurs.
Nutri-Score 2.0 : une notation plus stricte et plus cohérente
Depuis le 16 mars 2025, la France applique officiellement le Nutri-Score 2.0, avec un algorithme révisé pour mieux refléter les recommandations nutritionnelles. Résultat : 30 à 40 % des produits changent de lettre.
Parmi les principales évolutions :
Boissons édulcorées (ex. sodas light) : désormais notées C à E, contre A ou B auparavant
Boissons sucrées (jus, nectars, sodas) : notes plus sévères, en particulier si faibles en fruits
Huiles végétales (colza, olive, noix) : amélioration du score, souvent B au lieu de C
Poissons gras (saumon, maquereau, sardine) : meilleure notation grâce aux oméga-3
Viandes rouges : notation dégradée par rapport aux viandes blanches
Produits riches en sel (charcuterie, plats cuisinés) : note en baisse, sauf reformulation
Céréales et pains complets : revalorisés grâce à leur teneur en fibres
Produits ultra-transformés (snacks, plats industriels) : pénalisés plus fortement qu'avant
Lait et boissons végétales : classés dans la catégorie "boissons", ce qui baisse leur score (ex. lait entier = C).
En 2024, 62 % des volumes alimentaires vendus en France affichaient un Nutri-Score et 99 % des Français le reconnaissent.
🟢 À faire par les marques :
Identifier les produits impactés
Réviser les packagings (délai légal : mars 2027)
Travailler à des reformulations nutritionnelles ciblées pour maintenir une bonne note.
Allégations nutritionnelles : une refonte réglementaire attendue
En parallèle, le règlement européen (CE) 1924/2006 sur les allégations nutritionnelles et de santé fait l’objet d’une révision.
L’objectif ? Empêcher la mise en avant d’un bénéfice nutritionnel sur un produit déséquilibré.
Un système de profils nutritionnels est à l’étude : au-delà d’un seuil de sucre, sel ou gras, une allégation comme "riche en fibres" pourrait être interdite, même si techniquement vraie.
Les slogans flous du type "renforce l’immunité" sont également dans le viseur.
La Cour des comptes européenne alerte en 2024 : "Des allégations sont encore utilisées sur des produits riches en sel, sucre ou gras."
🟢 À anticiper :
Auditer toutes vos allégations produits
Supprimer les mentions à risque
Adapter les recettes pour conserver les claims nutritionnels dans le futur cadre.
Ce que ça change concrètement
Pour les marques, ces deux évolutions imposent une refonte des packagings, des claims marketing, et parfois des recettes.
Mais elles représentent aussi une opportunité stratégique : valoriser des produits réellement sains, renforcer la transparence, et mieux répondre aux attentes des consommateurs.
Le triptyque à retenir :
Anticiper les reclassifications Nutri-Score
Revalider les allégations nutritionnelles
Aligner réglementation, formulation et communication
En conclusion : passer de la contrainte à la compétitivité
Si ces évolutions peuvent sembler complexes à intégrer, elles traduisent une dynamique de fond : la montée en puissance d’une alimentation plus transparente et mieux encadrée.
Les marques qui sauront transformer ces nouvelles règles en moteurs d’innovation, via une meilleure qualité nutritionnelle, des recettes simplifiées, un étiquetage clair, gagneront en compétitivité, en crédibilité et en confiance.
L’enjeu n’est plus seulement réglementaire, il est stratégique.