Ulysse Stegel, Chef de marque Stoeffler « Les deux éléments-clé de succès pour moi sont le respect de l’ADN d’une marque et l’éthique »
Ulysse Stegel, Chef de marque Stoeffler, quel est ton parcours ?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai fait une prépa ! Sans doute une idée reçue que cela allait m’ouvrir plein de portes. Mais une fois en école de commerce, mon premier stage dans l’agro-alimentaire m’a immédiatement mis sur les rails.
J’ai eu la révélation d’un univers très dynamique (synonyme pour moi de « ludique ») qui se renouvelle sans cesse et qui demande une remise en question permanente. J’ai senti que ce monde était fait pour moi et je ne l’ai plus jamais quitté.
J’ai commencé en marketing pour l’eau minérale puis les biscuits apéritifs. Puis j’ai exploré le category management pendant une dizaine d’années sur le marché français puis européen dans l’univers de la pizza surgelée et de la boulangerie industrielle.
Et depuis deux ans je suis revenu à mes premières amours dans le marketing pur et dans ma chère région alsacienne chez Stoeffler.
Quels sont les projets actuels en terme d’innovation chez Stoeffler ?
Stoeffler est l’ambassadeur de la cuisine alsacienne en France.
Les projets actuels répondent à deux objectifs.
Le premier est d’aller dans le sens de l’histoire et dans les tendances structurelles de consommation. A la base nous sommes des charcutiers et nous ne renierons jamais notre ADN.
Néanmoins, nous nous ouvrons aux produits moins carnés, tout en gardant nos racines alsaciennes. Nous avons par exemple lancé des sachets de choux, prolongement de notre gamme Choucroute, pour répondre à ses nouvelles demandes de consommation.
Nous avons deux gros projets en développement qui vont permettre à notre marque de nous ouvrir, de proposer des produits alsaciens non carnés, dans la lignée de nos sachets de choux.
Le second objectif est de recruter les consommateurs de demain.
Nous avons commencé avec des produits destinés aux enfants, sur nos flammekueche et nos pâtes fraiches.
Des produits aux recettes gourmandes et adaptées à cette cible, des produits sans nitrite pour nos flammekueche et sans aucun additif sur nos spaetzle. Cette gamme est destinée à s’étendre et se développer.
Selon toi, quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise agro-alimentaire de nos jours ?
Les deux éléments-clé de succès pour moi sont le respect de l’ADN d’une marque et l’éthique.
Le premier point peut sembler basique et il l’est. Il faut respecter les codes d’une marque, respecter son histoire et ses valeurs.
On pourrait penser que cela va brider la création mais au contraire, la créativité ne s’exprime jamais mieux que dans un cadre bien défini et bien délimité. Cela rend les acteurs d’une entreprise agro-alimentaire inventifs.
Le second point peut sembler démago et pour le coup il ne l’est pas du tout.
Il faut être éthique tout simplement parce que nous n’avons pas le choix. C’est ce que le consommateur veut et cela va dans sens d’un progrès qui profite à tous.
Il faut écouter les groupes de pression des consommateurs qui ne sont pas toujours faciles à entendre, qui sont souvent très exagérés mais qui doivent nous guider dans nos choix à venir.
Les entreprises qui passeront outre ces injonctions seront peut-être gagnantes à court terme (car moins chères, moins exigeantes en termes de qualité et de normes) mais elles prennent des risques énormes à long termes en ne s’engageant pas, des risques pour elles-mêmes.
Mais également pour toute l’industrie agroalimentaire en nourrissant une image négative d’un secteur qui ne demande qu’à être reconnu pour ce qu’il est, une industrie qui se donne les moyens de nourrir sainement et durablement les Français.
A titre personnel, quelles marques t’inspirent au quotidien ?
Je suis assez fan de la marque d’eau minérale Carola, une marque alsacienne dont l’eau est vendue dans des bouteilles en verre.
En Alsace, nous avons un système de recyclage assez élaboré qui permet d’acheter les bouteilles en verre en supermarché et de les ramener vides au magasin grâce à un système de consigne simple et efficace.
C’est un bel exemple de ce que l’industrie agroalimentaire et la grande distribution sont capables de faire pour un monde plus durable. J
Je suis également grand amateur des petites brasseries alsaciennes, qui ont chacunes leur personnalité, et dont les produits sont des petits bijoux de goût et d’authenticité.
Je pense notamment aux marques Perle, Matten ou Uberach. Des curiosités gustatives à goûter d’urgence !
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